Epica - Métal symphonique

Le groupe naît en 2002 après le départ houleux de Mark Jansen d'After Forever. Le guitariste/grunter, auteur et compositeur décide de fonder un nouveau projet avec Ad Sluijter, également guitariste. Ce projet ne tarde pas à évoluer en un groupe à part entière: Epica. Très porté sur le métal symphonique, Mark fait appel à la jeune chanteuse lyrique Simone Simons (17 ans à l'époque) et embauche Yves Huts à la basse et Coen Janssen aux claviers, tandis que Jeroen Simons fait office de batteur. Le jeune combo enregistre rapidement un premier album qui va devenir une référence du métal symphonique: "The Phantom Agony".
Le succès est quasi immédiat, les amateurs appréciant énormément la fusion habile d'un métal parfois violent (les grunts et les screams flirtant régulièrement avec l'extrême) avec les orchestrations et les chœurs. Il faut dire que Mark Jansen n'a pas son pareil pour créer des mélodies accrocheuses portées par le chant tout en nuance de Simone Simons.
2005 voit la parution d'un second opus: "Consign to Oblivion". Si certains critiques spécialisés trouvent ce deuxième ouvrage plus mou, plus facile que le précédent, force est de reconnaître que des titres comme "Blank Infinity" ou "Consign to Oblivion" réservent de très bons moments. Par ailleurs, le succès public du combo ne fait que s'amplifier, à un point tel que les nombreux concerts se jouent souvent à guichet fermé.
En 2007, le label produisant Epica, Transmission Records, fait faillite et le groupe se retrouve ainsi dénué de maison de disques et de producteur. Parallèlement, Jeroen Simons, lassé, décide de quitter le groupe. Très réactif, le combo fait alors appel aux services de Sascha Paeth pour se charger de la réalisation artistique de leur nouvel album tandis que Ariën van Weesenbeck assure le rôle de batteur de session et qu'un contrat est signé avec le célèbre label Nuclear Blast. "The Divine Conspiracy", troisième album studio des hollandais, fait son apparition dans les bacs à la fin de l'année. Musicalement plus agressif que ses deux prédécesseurs, il s'avère également plus complexe dans sa structure, de nombreux breaks tendant vers le progressif. Cela n'empêche pourtant pas le groupe de ménager d'excellents titres tels que "Chasing the Dragon", "Living a Lie", "Sancta Terra" ou "The Divine Conspiracy". Très rapidement, Ariën van Weesenbeck devient batteur du groupe à titre permanent.
Sur le plan personnel, la fin de l'année et le début de l'année 2008 ne sont guère réjouissants pour le combo. En effet, les spectateurs ne tardent pas à s'apercevoir que Simone Simons quitte régulièrement la scène lorsqu'elle ne chante pas et que certains concerts sont purement et simplement annulés. Début 2008, le groupe fait savoir que la jeune chanteuse a contracté une maladie nosocomiale et que son état nécessite un repos absolu. A contre-cœur, le groupe doit annuler de nombreuses dates prévues au premier semestre de l'année et subir la colère de soi-disant fans plus soucieux de leur petit plaisir que de l'état de santé inquiétant de Simone. Néanmoins, celui-ci s'améliore progressivement et le groupe assure alors à son public que Simone sera prochainement de retour sur scène, mais que la prudence nécessite son remplacement provisoire par Amanda Sommerville (coach vocal de Simone) pour la tournée américaine en première partie de Symphony X.
En mai 2008, Epica donne 2 concerts aux Pays-Bas qui marquent le retour de Simone Simons sur le devant de la scène. Mais c'est surtout le Classical Conspiracy Show se déroulant dans la ville hongroise de Miskolc qui fait office de temps fort pour la chanteuse et ses camarades de jeu. Accompagné d'un orchestre et de chœurs puissants, le groupe prouve qu'il n'a rien perdu de sa superbe tandis que Simone, qui a suivi spécialement quelques cours de chant lyrique, livre l'une de ses plus remarquables performances vocales.
Toujours aussi chargés en concerts, les derniers mois de l'année 2008 permettent à Epica de confirmer leur succès public tandis qu'Ad Sluijter, soucieux de se consacrer à des activités musicales plus personnelles, annonce à regret sa décision de quitter le groupe. Isaac Delahaye le remplace au poste de guitariste lead au début de l'année 2009.
Au mois de mai de cette année, le groupe sort l'album live de son concert en Hongrie sobrement intitulé "The Classical Conspiracy" et, au mois d'octobre, son quatrième opus studio, "Design Your Universe", qui développe les aspects heavy et progressifs instaurés sur le précédent album. Doucement mais sûrement, la musique d'Epica évolue...
De par la qualité de leurs morceaux et leur générosité non feinte envers les fans, les membres d'Epica ont su s'attirer les faveurs d'un public de plus en plus large. Ne reste plus au combo qu'à enregistrer plusieurs chansons avec un véritable orchestre symphonique en lieu et place des sempiternelles banques de samples qui limitent la grandeur réclamée par les composition... Au label Nuclear Blast de faire un effort, quand bien même les réalités économiques du moment ne sont évidentes pour personne.

Line-up:
Simone Simons - Chant
Mark Jansen - Guitares rythmiques, grunts & screams
Isaac Delahaye - Guitares lead
Yves Huts - Basse
Coen Janssen - Claviers
Ariën van Weesenbeck - Batterie, grunts, voix parlée

Anciens membres:
Ad Sluijter - Guitares lead (2002 - 2008)
Jeroen Simons - Batterie (2002 - 2006)

Albums studio:
The Phantom Agony (2003)
Consign To Oblivion (2005)
The Divine Conspiracy (2007)
Design Your Universe (2009)

Site officiel: http://www.epica.nl
Forum officiel: http://forum.epica.nl
Fan club officiel The French Crusade: http://www.epica.fr

Une grande première pour votre serviteur qui a assisté 2 soirs de suite au concert d'un même groupe... Voici mes impressions sur les 2 soirées, que j'introduis par 2 notules sur SOS et AB que j'ai vu le samedi.

Sons Of Seasons
Le heavy symphonique de ce groupe mené par Oliver Palotai (qui assure ici l'une des guitares et les claviers) ne donne guère dans l'originalité musicale. Néanmoins, le groupe déploie une belle énergie sur scène et une bonne partie du public apprécie le set. Pour ma part, rien de marquant sous le soleil...

Amberian Dawn
Ce groupe finlandais a déjà 2 albums à son actif qui, là encore, ne brillent pas par une originalité fracassante (pensez à un succédané bien lissé de Nightwish période "Wishmaster" et vous y êtes!). Mais le public n'a visiblement cure de la créativité du groupe, qui possède déjà pas mal de fidèles, et prend beaucoup de plaisir à écouter les titres joués sur scène. Malgré une attitude plutôt statique, Heïdi, la chanteuse, est le centre de toutes les attentions. Personnellement, j'ai hâte que le set s'achève et que la tête d'affiche prenne le relais...

Epica - Vendredi 6 novembre 2009
C'est sur l'intro de leur dernier album que le groupe mené par Mark Jansen entre en scène puis entame les premières mesures de "Resign To Surrender". La voix de Mark n'est pas très audible puis, lorsque Simone débute ses lignes vocales, on se rend compte qu'elle a quelques difficultés pour monter dans les aigus, chose logique quand on sait qu'elle se remet à peine d'une extinction de voix ayant entraîné l'annulation des dates de Madrid et Lisbonne. Fort heureusement, le son s'améliore rapidement et Simone retrouve bientôt une tessiture vocale quasiment normale et qui n'entachera pas le reste du set. Servi par un lightshow à l'avenant, le combo va dès lors déployer une formidable énergie communicative qui ne manquera pas de me faire jumper à de nombreuses reprises. Il faut dire que les membres d'Epica sont particulièrement en forme ce soir et ont décidé de défendre mordicus leur nouveau bébé dont 5 titres seront joués ("Resign To Surrender", "Martyr Of The Free World", "Deconstruct", "Tides Of Time", "Our Destiny" et l'énormissime "Kingdom Of Heaven") en lieu et place de l'intégrale précédemment annoncée sur les supports promotionnels. Malgré cette légère déception, la qualité du show est bel et bien palpable. Derrière ses fûts, Arien Van Weesenbeck cogne comme un diable avec une redoutable précision. Au clavier tournant, Coen Janssen envoie les bandes orchestrales et chorales aux moments voulus et ne manque pas d'haranguer le public. A la guitare lead, Isaac Delahaye envoie de nombreux soli fort sympathiques et se déplace sur toute la longueur de la scène avec entrain, tout comme Mark Jansen, dont les grunts s'avèrent vraiment impressionnants en live. A l'instar du set du MFVF, seul Yves Huts à la basse est un peu en retrait, concentré sur son instrument mais visiblement satisfait de jouer. Simone est quant à elle beaucoup plus conviviale qu'aux récents Raimesfest et MFVF, en plus de délivrer une performance vocale de plus en plus nuancée à mesure des shows. Elle se laissera même aller à une improvisation d'un célèbre standard d'Edith Piaf ("Non Rien de Rien") plutôt approximative mais elle promet à l'assistance de travailler la chanson pour le show du lendemain.
Le set a connu plusieurs temps forts, outre ceux déjà cités plus haut. Je relève ainsi:
- l'interprétation boostée de "The Phantom Agony" dont les rythmes disco sur le refrain défraient tout sur leur passage et font jumper un Mark qui a de l'énergie à revendre;
- "Cry For The Moon", toujours aussi impressionnante en live;
- "Kingdom Of Heaven", le plat de résistance du set et du nouvel album, exécutée à la quasi perfection quant on connaît la complexité de ce titre de 13 minutes dont les changements de tempi, de lignes vocales et instrumentales sont légion.

Set-list:
01.Samadhi (Prelude)
02.Resign To Surrender (A New Age Dawns Part IV)
03.Sensorium
04.Martyr Of The Free Word
05.Deconstruct
06.Cry for the moon
07.Seif al Din
08.Kingdom Of Heaven (A New Age Dawns Part V)
09.The Obsessive Devotion
10.Rien De Rien (reprise d'Edith Piaf)
11.Tides Of Time
12.Our Destiny
13.The Phantom Agony
Rappels:
14.Sancta Terra
15.Consign To Oblivion

Epica - Samedi 7 novembre 2009
Le groupe joue ce soir devant un EM complet. Les spectateurs sont très serrés mais l'ambiance est survoltée: le public ne cesse d'acclamer le groupe et l'on verra quelques pogos vers les premiers rangs... Niveau set-list, le groupe mise surtout sur ses "classiques" mais délivre là encore 5 titres de "Design Your Universe" ("Resign To Surrender", "Unleashed", "Tides Of Time", le bonus track "Incentive", "Deconstruct") qui paraissent tout de même un peu "noyés" dans le reste du set qui ménage néanmoins d'excellentes surprises. Pour "Incentive", Mark fait venir le guitariste d'Amberian Dawn et, libéré de sa guitare, se déchaîne littéralement sur tout l'espace scénique de l'Elysée-Montmartre. Simone délivrera un peu plus tard une interprétation correcte de "Non Rien de Rien", preuve qu'elle a tenu la promesse faite la veille au public. Le tout a été "épaulé" par un accompagnement de Coen Janssen avec un son de piano puis d'accordéon visiblement improvisé mais plutôt bien intégré. Cela n'est rien en comparaison de la version Epica de la "Marche Impériale" de L'EMPIRE CONTRE-ATTAQUE (John Williams) que le groupe rejoue avec une précision qui est tout à leur honneur, d'autant plus que ce morceau est d'une étonnante complexité (cela dit, une grande partie du répertoire de John Williams est complexe). Vers la fin du set, le groupe rejoue "The Phantom Agony" lorsque, sur le refrain disco, un membre du staff débarque sur scène en survêtement rose vif, évoquant les plus grandes heures de la Cage aux Folles. Inévitablement, tout le monde éclate de rire, à un point tel que Simone ne peut plus assurer ses lignes vocales, prouvant que cette intrusion, aussi kitsch que délirante, n'était pas prévue. Et ce sera la même chose lorsque le monsieur reviendra une deuxième fois... Pour le reste, le groupe s'est avéré aussi professionnel que la veille, le son a été globalement bon et Simone plus en voix.
Ce fut un set à l'ambiance électrique qui ne m'a pas fait regretter le déplacement malgré la fatigue de la veille.

Set-list:
01. Samahdi (Prelude)
02. Resign To Surrender (A New Age Dawns Part IV)
03. Sensorium
04. Quietus
05. Incentive
06. Unleashed
07. Martyr Of The Free World
08. Cry for the Moon
09. Seif al Din
10. Mother Of Light
11. The Imperial March (John Williams)
12. The Obsessive Devotion
13. Rien de Rien (cover Edith Piaf)
14. Tides Of Time
15. The Phantom Agony
Rappels:
16. The Last Crusade
17. Consign To Oblivion

Bilan global: même si j'ai préféré le show du MFVF ayant bénéficié de moyens plus importants (espace scénique, light show plus développé, pyrotechnie, guests,...), Epica a néanmoins donné 2 prestations parisiennes excellentes, bien meilleures que celle de l'année 2008 au même endroit et au même mois. Les membres du groupe ont montré ce dont ils étaient capables et se sont affirmés comme des incontournables de la scène métal symphonique. J'espère les revoir dans le courant de l'année 2010.