Report: BEAUTY AND THE BEAST FESTIVAL TOUR avec Leaves'Eyes, Sirenia...

En ce lundi 23 novembre 2009, je me rends au Glaz'Art, petite salle située juste à côté de la Cité des Sciences et de l'Industrie de la Vilette. Le lieu accueille en effet 5 groupes dans le cadre du Beauty and the Beast Festival Tour: Leaves'Eyes, Sirenia, Atrocity (pour un show de reprises des chansons des années 80), Stream of Passion et Elis (qui aime bien les hélicoptères). La scène s'avère très étroite et l'on sait déjà, au vu du matériel déployé sur scène, que les formations n'auront pas beaucoup de place pour s'exprimer.

Elis
Ce combo venant du Liechtenstein propose un métal gothique pas très original qui ne captive pas guère l'auditoire. Sandra, la chanteuse, fait de son mieux pour galvaniser le public, sans grand succès, d'autant plus que sa tessiture vocale n'a rien d'exceptionnel et qu'elle chante parfois limite faux. Le bassiste, censée lui répondre via des grunts, est inaudible, la faute à un son plus qu'approximatif pendant les 30 minutes que durent le set, puisant beaucoup sur le dernier album du groupe, qui quitte la scène sans avoir marqué les esprits.

Stream of Passion
Fondé par Arjen Lucassen (Ayreon, Star One) et Marcela Bovio, Stream of Passion est aujourd'hui un groupe autonome, Arjen s'étant intégré au combo le temps de le lancer. Même sans le géant hollandais, la formation défend solidement ses couleurs et propose un set mélangeant habilement ses deux albums. Malgré un encombrant mal de gorge, Marcela Bovio donne de la voix avec puissance et chaleur, modulant pertinemment ses intonations. Le son est correct pendant ce set bien trop court (à peine 30 minutes pour 5 titres) et l'on espère revoir le groupe bientôt sur un concert bien plus conséquent.

Set-list:
The Art of Loss
In The End
Out in a Real World
Street Spirit (reprise de Radiohead)
This Endless Night

Atrocity
Changement radical d'univers et de style avec ce combo de métal extrême norvégien mené par Alexander Krull, chanteur et producteur (entre autres d'Elis, tiens, tiens!), qui va proposer un show axé autour de reprises métal de hits des années 80. Point de métal extrême donc mais des versions métal de tubes ayant bercé l'enfance de certains. Le groupe instaure une bonne ambiance dans la salle, mené par un frontman à la voix sympathique mais un peu lassante à la longue et qui n'hésitera pas à se jeter dans la foule à deux reprises. Deux danseuses légèrement vêtues prennent de temps à autre des poses suggestives, mais cela fait plus tâche d'huile ringarde qu'autre chose. Tears for Fears, Simple Minds ou encore Bronski Beat passent ainsi à la moulinette Atrocity, le groupe étant rejoint sur les deux derniers titres par Sandra de Elis, finalement bien plus à l'aise que dans sa propre formation. Le set, longuet sur la fin, s'achève enfin, permettant au groupe suivant de prendre la relève.

Set-list:
Intro/The Great Commandment
Smalltown Boy
Don't You (Forget About Me)
Tainted Love
Fade To Grey
Send Me Angel
The Sun Always Shines on TV (feat. Sandra Schleret)
Shout (feat. Sandra Schleret)

Sirenia
Ce groupe, c'est Sirenia, combo norvégien mené par Morten Veland (ex-Tristania) qui semble enfin avoir trouvé un line-up stable, notamment au niveau du chant lead féminin désormais assuré par Ailyn, jeune interprète espagnole ayant remporté la version locale de la Nouvelle Star. Je ne suis pas fan des deux derniers albums de la formation que je trouve bien trop prévisibles musicalement et très chargés en sucre (comprendre chœurs et orchestrations pâteuses), sans compter un alignement de titres composé sur le même modèle. A contrario, les deux premiers opus (surtout le premier) proposent une ambiance sombre portée par un style singulier, notamment une alternance de chant finement dosée entre voix extrêmes, claires et chœurs, le tout saupoudré de fines touches de violon. Le set alterne ainsi entre titres récents et plus anciens, ces derniers faisant la part belle à la voix death de Mr Veland, caché dans l'ombre pendant tout le concert. Côté chant féminin, Ailyn possède une voix agréable à défaut d'être exceptionnelle ainsi qu'une bonne présence scénique. Reste un set faisant la part belle aux bandes enregistrées (basse, orchestrations, chœurs, ça commence à faire beaucoup!) et perdant quelque peu en authenticité, le tout baignant dans un son à peine correct (beaucoup de basses). Néanmoins, le public réserve un bon accueil à Sirenia qui quitte la scène sous de chaleureuses ovations.

Set-list:
The Path To Decay
Euphoria
Downfall
The Seventh Summer
Star-Crossed
Lost In Life
The Other Side
Meridian
Led Astray
My Mind's Eye

Leaves'Eyes
Retour de la bande d'Alexander Krull, sans danseuse mais avec Madame, j'ai nommé Liv Kristine, ce qui donne Leaves'Eyes... Expulsée de Theatre of Tragedy en 2003, la chanteuse possède désormais son propre groupe et écrit ses textes, secondée à la composition par son géant de mari et ses musiciens efficaces. Problème: ce soir, Madame souffre d'un mal de gorge (comme sa consœur Marcela Bovio) et accuse sur son visage une fatigue que le maquillage ne parvient pas à masquer. C'est donc Monsieur qui va faire en sorte de mettre l'ambiance dans la salle en haranguant sans arrêt le public et en lançant des growls efficaces au moment opportun. Liv Kristine parvient cependant à délivrer une performance vocale plutôt bonne, voire très bonne, nuançant sa tessiture dans plusieurs registres (médium à lyrique) avec beaucoup d'aisance. Par ailleurs, son charisme scénique est indiscutable et laisse percevoir l'artiste d'expérience. Le set (amputé de 4 titres pour cause des soucis de santé de Madame) fait la part belle au dernier album du groupe ("Njord") mais ménage également des titres plus anciens appréciés par les fans. Tout irait pour le mieux si le son ne venait tout plomber régulièrement pour cause de volume trop élevé et que le batteur avait bien conscience qu'il joue dans Leaves'Eyes et non Atrocity: ainsi, la très belle "Norwegian Love Song", qui demande beaucoup de finesse d'interprétation, est littéralement gâchée par une rythmique digne des groupes les plus rentre-dedans. L'ambiance est là, certains morceaux intéressants, le groupe généreux avec le public mais le son entache la prestation de Leaves'Eyes. Le set s'achève sous les ovations du public.

Set-list:
Intro + Njord
My Destiny
Emerald Island
Farewell Proud Men
Take The Devil In Me
Norwegian LoveSong
Drum Solo
NorthBound
Ragnarok
Froya’s Theme
Outro – Nine Waves Maiden

Bilan: malgré une affiche attractive, le concert fut limité par un son parfois médiocre et une salle guère prévue pour ce genre de manifestation. La soirée fut agréable mais aurait largement pu être mieux, si les bases (scène bien configurée, son de qualité) avaient été réellement posées, certains semblant confondre métal et bruit primaire.